Musique et espace
Du paysage sonore à la composition d’une musique électronique inspirée par le site
Descriptif de l’intensif
OBJECTIFS
Le son est souvent abordé en architecture via une approche réglementaire et technique (via des traitements acoustiques visant à contrôler le bruit ambiant). Nous le considérerons ici tout au contraire comme un élément constitutif de l’espace, qui caractérise l’expérience subjective d’un lieu.
Encourageant les étudiants à éveiller une approche sensible et écologiste de l’espace inspirée par l’approche développée par Murray Schafer dans son ouvrage « les paysages sonores, le monde comme musique », nous partirons en quête des genius locci sonores. Apprendre à sortir de ses habitudes perceptuelles pour écouter le monde qui nous entoure plutôt que de le regarder.
A partir de sons enregistrés sur les lieux du crime non commis de leur choix (approche de « field recording »), les étudiants composeront de la musique avec le logiciel de création de musique électronique Ableton Live, pour retranscrire leur expérience sensible du lieu.
Nous comparerons les principes de composition apparus en musique depuis les années 50 (musiques concrète, minimaliste, sérielles, algorithmique, générative, électronique…) avec ceux de l’architecture contemporaine
(architectures utopiques, déconstructivistes, high-tech, etc.), tant sur le plan du fond (principes esthétiques) que de la forme (moyens de représentation comme le plan architectural et la partition musicale).
CONTENUS
L’étude des rapports entre l’architecture et la musique est abordée le plus souvent sous l’angle des principes de composition classiques basés sur le respect des proportions : les échelles chromatiques en musique et le nombre d’or en architecture. Cette comparaison s’effectue donc au niveau d’une abstraction qui est sensée décrire l’expérience, mais pas au niveau de l’expérience elle-même.
Cet intensif propose ainsi d’envisager les rapports entre musique et architecture d’une manière différente : dans un premier temps, partir de l’expérience sensible du son, créer la musique qui raconte cette expérience en partant des sons de l’expérience eux-mêmes. S’éloigner ainsi des systèmes de description classique pour faire de la musique elle-même un des descripteurs de l’espace. Raconter un lieu en musique. Et dans un deuxième temps, tenter d’en dégager des principes de composition « non-standards ».
Toutes les sources sonores servant à la composition seront enregistrées in-situ. Deux types de son seront enregistrés : les sons d’ambiance, qui vont permettre de situer l’environnement (sons d’oiseaux, ou de circulation, sons particuliers liés à des évènements qui se déroulent au loin, les trois à la fois ?), dans la tradition du « field recording » ; et des sons activés par les étudiants eux-mêmes, par leur simple présence dans l’espace (sons de voix, bruits de leurs pas, etc.), ou en « jouant » le bâtiment comme s’il était un vaste instrument.
Le morceau sera construit en utilisant le logiciel Ableton Live, qui est le logiciel phare actuellement de la création de musique électronique, permettant toutes les techniques de composition actuelles, le sampling, la création de boucles sonores, de textures sonores et le positionnement des sons dans l’espace d’écoute. Toutes ces approches ont leur équivalent dans l’architecture contemporaine. Au passage, on travaillera sur l’élaboration d’un système de notation du morceau créé, en se référant à l’histoire de la musique contemporaine et électronique depuis les années 50 et des partitions qui l’ont accompagnée.
L’équipe d’encadrement
- Enseignant responsable : Christian Delecluse
- Enseignant parrainant l’intensif : Adrien Quaglia
Les étudiants
Mohamed Ait Oual, Margaux Andrieu, Carol Cunha Oliveira Vasques Ribeiro, Kriselle-April Esguerra, Thibault Felix, Ayman Hafidi, Kêmi Houndegla, Leopold Malkit Singh, Zélie Manil Conty, Dang Phan, Marin Prouzeau, Hiury Rabelo Nogueira, Mariana Santos Coelho, Noumissa Sidibe, Leo Soulard, Eloi Toury, Chloe Tros, Charlotte Vermeulen.
