Descriptif de l’intensif
OBJECTIFS
L’éclectisme du XIXe siècle est un style qui mélange les emprunts architecturaux de différentes régions et différentes époques. Son utilisation a pu être simplement esthétique ou dans un but d’évocation architecturale comme preuve d’une certaine hérédité. Par exemple, le style néo-classique emprunté à l’architecture de la Grèce antique afin de se placer dans une filiation illustre. Ce mouvement a donné naissance à des édifices étonnants, comme hésitants, donnant souvent lieu à de vifs débats sur les méthodes employées.
Près d’un siècle plus tard, les architectes post-modernes menés par notamment Robert Venturi, vont, à travers une analyse détaillée des architectures populaires commerçantes sur-stylisées – architecture-canard et hangar décoré –, jouer et bouleverser les codes, les échelles et les fonctions de l’architecture existante, s’affranchissant des principes du mouvement moderne de la première moitié du XXe siècle.
Quelques décennies plus tard, Peter Eisenman invente une nouvelle manière de percevoir et de faire de l’architecture. Il s’extrait du réel et manipule graphiquement les médiums de représentation de l’architecte afin de s’émanciper de toutes contraintes spatiales concrètes. Un escalier n’est plus un escalier, il est une forme spatiale, un plein dans du vide et interagit différemment avec ce qui l’entoure selon son mode de représentation. Eisenman donne un rôle fondamental au processus, à la méthode dans la conception d’un projet architectural.
Cet intensif a pour vocation de se placer au carrefour de ces trois univers, en proposant aux étudiant·es d’expérimenter une nouvelle méthode d’analyse et de classification d’une architecture du passé, servant de base projectuelle pour de futures interventions contemporaines.
CONTENUS
Les édifices sélectionnés sont imaginés comme des boites évidées, des contenants sans contenus, des corps morts. Ces cadavres pleins de mystères ont été placé sur la table opératoire dans l’attente de médecins légistes de l’architecture. Nous sommes là ! Chaque binôme d’étudiants.es se voit attribué un édifice qu’il va devoir étudier, analyser, disséquer sous tous ses angles afin d’en extraire ses caractéristiques intrinsèques : ses « organes vitaux ».
Une fois les édifices disséqués, le duo va alors se servir de ce qu’il a trouvé pour réaliser des « analyses productives » : Les concepts et notions développés sont transformés en opération graphique sur l’objet lui-même. Son enveloppe, son intérieur et son image subissent une série d’actions qui génèrent des embryons de projet. Ces dessins sont regroupés et classifiés formant un carnet des potentialités futures de l’édifice existant. Les « analyses productives » sont composées de trois types de dessins :
– Type 1 : Opération analytiques sur l’enveloppe du bâtiment. Les façades sont re-composées et re-dessinées à travers le prisme d’un des « organes vitaux » choisis.
– Type 2 : Opération analytiques pleins/vides à l’intérieur du bâtiment. Le trait devient du plein qui délimite le vide, dessinant progressivement une expérience sensorielle lié aux « organes vitaux » choisis.
– Type 3 : Opération analytique sur le symbole, l’image globale du bâtiment. Cette synthèse permet d’étaler les « organes vitaux » sur un drap blanc à travers un collage référencé. Il vient dire : « Voilà ce qu’il y avait à l’intérieur monsieur l’inspecteur ! ».
Les étudiants
Margot Alaux, Kalim Bakhti, Alice Colson, Valentin Daguzan, Maëlle Dargenton, Jonah Doucet, Elsa Fernandez, Julie Ferraro, Thierry Gedeon, Clara Grange, Lou Guetin, Ambre Labat, Martin Lichtig, Clémence Lorta, Lauren Marchand, Clara Pinte, Angele Poupin, Clement Reydellet, Oceane Seba, Maxime Soquet
