Rendu(s)
Rendu final des étudiant·e·s participant·e·s
Descriptif de l’intensif
OBJECTIFS
« Il y a donc des pays sans lieu et des histoires sans chronologie ; des cités, des planètes, des continents, des univers, dont il serait bien impossible de relever la trace sur aucune carte ni dans aucun ciel, tout simplement parce qu’ils n’appartiennent à aucun espace (…) c’est la douceur des utopies. Pourtant je crois qu’il y a – et ceci dans toute société – des utopies qui ont un lieu précis et réel, un lieu qu’on peut situer sur une carte ; des utopies qui ont un temps déterminé, un temps qu’on peut fixer et mesurer selon le calendrier de tous les jours. Il est bien probable que chaque groupe humain, quel qu’il soit, découpe, dans l’espace qu’il occupe, où il vit réellement, où il travaille, des lieux utopiques, et, dans le temps où il s’affaire, des moments uchroniques. » Michel FOUCAULT, Les Hétérotopies,/ France-Culture, 7 décembre 1966.
Certains lieux ont la capacité de nous projeter hors du monde. Parfois de par leur emplacement, d’autres fois par leur morphologie ou leur programmes spécifiques. Tous néanmoins, mettent en scène une série de dispositifs matériels et immatériels pour préparer le franchissement d’une succession de seuils, de portes, de passages. Ce workshop partira de la notion d’Hétérotopie énoncée par Foucault, pour comprendre ce qui fait la puissance de ces seuils. L’objectif est de produire une petite architecture, sous la forme d’un projet de pavillon présenté en maquette et en dessin lors d’une exposition finale. Ce dernier concentrera un certain nombre de principes spatiaux et narratifs, de manière à proposer une réelle expérience de voyage lors du jury. Il a pour but d’entraîner les étudiants à infuser ces notions dans le projet d’architecture, et de construire un récit immersif.
CONTENU
Les étudiants devront, à travers un travail d’analyse, identifier des typologies d’espaces aptes à opérer une expérience de transition, voire de rupture, avec le monde quotidien. Ils devront déterminer les qualités spatiales qui amplifient ces expériences de seuil, et prouver la capacité de l’espace à créer ces transitions possibles. Ils pourront présenter leur propre interprétation du concept de Foucault et devront très rapidement choisir un lieu ou une typologie pour en faire l’analyse et en déduire des principes qui serviront d’axes à leur projet de pavillon. À travers une séance introductive, nous aborderons à la fois le concept tel qu’il est présenté par Foucault, mais aussi d’autres références comme « Ponts et portes » de Simmel ou « Les villes invisibles » d’Italo Calvino… Des références littéraires qui aiderons à construire la narration de chaque projet.
Le workshop sera l’occasion de développer un projet d’architecture abouti, à travers un format atelier qui permettra aux étudiants de profiter au maximum de ces cinq journées pour concevoir leur projet. Nous considérons que l’intensif est un moment privilégié où produire un projet que les étudiants pourront montrer dans leurs portfolios, et pourquoi pas ré-infuser lors de prochaines recherches à l’école.
À partir de leur analyse, ils proposeront un projet d’espace proche d’un pavillon, condensant les principes spatiaux et narratifs qu’ils auront identifiés, de manière à proposer une expérience initiatique au moment de la présentation finale du workshop. Cette dernière se déroulera sous la forme d’une petite « exposition universelle », où les pavillons (maquettes à échelle réduites et dessins conceptuels) seront présentés les uns après les autres, avec pour objectif de nous faire entrer dans leurs mondes à chaque fois.
