La cité logistique
Penser un lieu de haute socialisation ouvrière à l’ère des flux
2023
Auteur(s)
Lucien Neviere
Enseignant(s)
Marie Menant, Alice Sotgia
Département
AAP
Pickers, agent de tri, caristes, routiers : voici quelques-unes des dénominations des travailleurs qui mettent de l’huile dans le moteur de l’infrastructure matérielle de la globalisation : la logistique.
Le manutentionnaire, un type renouvelé d’ouvrier du tertiaire, opère dans des « usines à colis » aux quatre coins du monde et s’empresse de mettre en mouvement les marchandises. Un tableau accablant définit une nouvelle condition ouvrière au sein de nos sociétés post-industrielles : précarité, pénibilité, accidents du travail, contrôle accru, etc. Sans ancrage historique, social et local, le travailleur de la logistique est isolé, invisibilisé et en proie à des régimes d’organisation du travail oppressifs, ne compensant pas ce que les bastions ouvriers du siècle dernier pouvaient offrir : solidarités, représentation politique locale, mise à l’agenda des revendications ouvrières.
Face à ces constats, et en questionnant le travail logistique, je propose de réactualiser les formes d’une cité ouvrière au prisme du travail dans le secteur logistique. La cité logistique devient une centralité ouvrière hybridant logements, hôtel social, lieux de sociabilités et locaux de collectifs de défense des travailleurs. Cet équipement social et politique s’établit au sein de la métropole rouennaise, où des projets de batteries d’entrepôts fleurissent le long de la Seine.
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