Lausanne, Berne, Zurich, Lucerne, Interlaken… les étudiants de Licence 3 et de Master 1 ont sillonné la Suisse fin avril avec leur enseignant Matteo Porrino, pendant 4 jours de workshop dédié à la visite de quelques réalisations majeures de Robert Maillart, figure clé de l’ingénierie européenne et l’un des plus remarquables concepteurs de ponts de la première moitié du XXe siècle.

L’objectif était d’étudier ces ouvrages en béton armé, les aspects multiples de leur conception, leur mode d’exécution et leur histoire, pour en lire et interpréter le fonctionnement, analyser le cheminement des charges à travers la structure et apprendre à concevoir un système statique adapté au contexte.

Le nom de l’ingénieur suisse Robert Maillart (1872-1940) reste lié à un certain nombre de ponts en béton armé d’une grande élégance, de portée moyenne ou petite, parfois d’accès difficile. Son œuvre, qui comporte également la mise au point du premier système en planchers-champignon, fut reconnue dès les années 1930, notamment par Sigfried Giedion et Max Bill. Les ouvrages analysés illustrent l’apparition d’une conception constructive nouvelle, fondée sur une approche expérimentale et sur la compréhension profonde des propriétés des matériaux, ainsi que l’originalité des procédés adoptés, largement basés sur la statique graphique.

Les structures conçues par Maillart, caractérisées par l’efficacité mécanique et la légèreté, ne sont jamais le résultat de la somme de parties élémentaires, mais proviennent d’une interprétation morphologique d’ensemble, où l’ouvrage en projet est envisagé comme forme-système. Son parcours, qui s’inscrit dans le contexte des débuts du béton armé, l’intuition et la clarté du raisonnement situent Maillart dans le sillon d’une culture constructive savante réunissant des figures contemporaines telles Eugène Freyssinet, Pier Luigi Nervi et Eduardo Torroja.

Ce workshop est un enseignement intensif intercycle, permettant aux étudiants de tous niveaux de se retrouver, en choisissant parmi un panel d’ateliers dans ou hors les murs pour découvrir des champs nouveaux ou expérimenter de nouvelles manipulations lors d’un pas de côté par rapport au cursus obligatoire.