L’idée de cet intensif est d’inventer un bonbon imaginaire, d’abord en argile puis moulé, qui sera ensuite tiré en vrai bonbon fondu. Il sera conçu en version agrandie (l’idée est de produire un objet d’une vingtaine de centimètres de long et large et de 4/5 centimètres de hauteur).
Pour le concevoir, on fait appel à différentes choses, issues de notre environnement direct et quotidien ainsi que de la culture populaire : on s’inspire des friandises de supermarché, mais on fait également appel à nos souvenirs, et on cherche à se rappeler dans quel clip ou film on a pu croiser des bonbons et confiseries, et même d’autres produits alimentaires étranges et incongrues. On réunit ensemble des images de ces références qui sont imprimées et qui forment un moodboard collectif. Simultanément, les étudiants sont invités à penser cette confiserie imaginaire, qu’on va produire et donner à voir de manière agrandie, comme une structure architecturale, un bâtiment.
L’objet produit est donc à la fois un agrandissement, et un rétrécissement, une maquette. La proposition cherche à faire se questionner sur la contextualisation : en fonction de comment l’objet est montré et raconté, à quel point peut-il être ambivalent ? Comment rendre intrasèque à celui-ci des potentiels d’interprétation multiples ?
L’idée est également de penser un objet qui est à la fois supposé nous contenir mais qui est aussi contenu – mangé -… Il est à la fois pensé comme un élément d’inventaire d’un personnage au cours d’une quête dans un jeu vidéo ou un roman de SF, mais aussi comme un élément de décor dans lequel celui-ci déambule. Les étudiants sont invités à construire ensemble un socle-paysage en carton peint et recouvert de différents éléments où sont réunies les différentes sculptures pour la restitution.
Au cours du workshop, des dessins et des cours essais poétiques sont en outre produits.
L’artiste Claes Oldenburg était attaché à l’idée de passage entre sculpture et architecture, sculpture et urbanité, et c’est ainsi qu’il en est venu à incruster ses propositions dans le paysage urbain. Ici c’est un peu l’inverse puisque les sculptures font cité, paysage ensemble, et ne se fondent plus dans le décor. Ce n’est plus l’avachissement et la molesse, propres au early Oldenburg des années 60 mais plutôt le rebondi, la viscosité, le glissant et le brillant qui se retrouvent centraux dans la matérialité des productions sculpturales.