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Journées d'étude La ville et les mots

6 Dec 2017 | 7 Dec 2017

Marqueurs, masques et interprétations


Mercredi 6 décembre 2017, de 9h à 18h à l’ENSA Paris-Belleville, 60 Boulevard de la Villette, 75019 Paris

Jeudi 7 décembre 2017, de 9h à 18h à l’ENSA Paris-Malaquais, 14 rue Bonaparte, 75006 Paris

Inscription obligatoire auprès de Véronique Le Veux : veronique.le-veux@paris-malaquais.archi.fr


Coordination scientifique : Éric Chauvier (ENSA Versailles, AAU/CRENAU), Isabelle Chesneau (ENSA Paris-Malaquais, AUSser/ACS), Valérie Dufoix (ENSA Paris-Belleville, AUSser/Ipraus), Adèle Esposito (CNRS, AUSser/Ipraus), Nathalie Lancret (CNRS, AUSser/Ipraus) et Vincent Negri (CNRS/Institut des Sciences sociales du Politique)


Ces deux journées d’étude proposent aux chercheurs de toutes disciplines d’interroger la place et le rôle des mots en recherche architecturale et urbaine. Depuis les premières tentatives de sémiologie urbaine ou de sémiologie spatiale amorcées au tournant des années 1960-1970, les raisons de s’intéresser aux mots en recherche urbaine ont évolué. Il ne s’agit plus de trouver dans la linguistique la source d’une critique envers le fonctionnalisme, affirmer que les villes, au-delà de leurs fonctions, ont un sens et sont structurées comme un langage : il semble acquis que les formes sont signifiantes et interprétables et la phénoménologie urbaine constitue aujourd’hui un champ de recherche identifié. Il n’est pas unifié pour autant et nous voudrions à l’occasion de ces journées dresser un bilan des débats en cours.

S’il n’est plus question aujourd’hui de vouloir substituer à la dialectique de l’espace celle du langage (Lefebvre 1966), l’observation de la pratique opérationnelle nous enseigne qu’une expérience de projet ne se résume pas à la conception et à la réalisation d’un dessin et qu’elle est aussi étroitement médiatisée par des textes (lois, réglementations, écrits d’architectes et d’urbanistes etc.), dans lesquels le choix des mots n’est pas neutre. Si « désigner » consiste toujours à attribuer une signification à une chose, quel pouvoir néanmoins a le langage de conformer socialement et culturellement l’espace urbain lorsque celui-ci est mis aux normes de catégories conceptuelles ?

L’objectif de ces deux journées d’études est de réunir des chercheurs de différentes disciplines qui ont en commun d’étudier la « ville comme un texte » (Ducan 2004), afin de réfléchir et de débattre de la manière dont les actes de langage participent à la construction et à la transformation de l’architecture et de la ville. Selon cette perspective, les contributeurs pourront se saisir de l’un des questionnements suivants ou en proposer un nouveau :

Peut-on considérer, comme le supposent certains sociologues (Halbwachs 1997) que les groupes sociaux parviennent à modeler les formes urbaines au moyen d’opérations de désignations ? « Nommer, c’est toujours classer » disait Lévi-Strauss, mais faut-il néanmoins attribuer au mot un caractère performatif ou bien plutôt estimer que c’est le statut social du locuteur ou la nature de l’institution qui guide cette relation ?

Pour reprendre une question de Josiane Boutet : « Existe-t-il un pouvoir ou une puissance propre du langage et si oui, comment se manifeste-t-il ? » (Boutet 2011). Les mots peuvent-ils faire exister – ou continuer à faire exister – ce qu’ils ne prétendent que décrire ? Quelle est la capacité de certains discours à faire exister des lieux, des idées, des concepts (Austin 1970 ; Bourdieu 2001) ?

À l’inverse, la tendance à l’abstraction et à la normalisation du langage ne mènent-elles pas à une déréalisation des phénomènes urbains (Chauvier 2014) ? L’existence de « territoires sans nom » (Michel Marié 1982 ; Rivière d’Arc 2001) ne renvoie-t-il pas à un certain échec du langage à décrire les phénomènes architecturaux et urbains ?

Enfin, les mots ne font-ils que « montrer » des choses ? Leur relation avec la matérialité doit-elle s’envisager de façon directe et faut-il considérer que les représentations sociales induisent un mode de relation moins immédiat entre le langage et la ville ? N’est-ce pas la question que pose précisément la traduction, impliquant de connaître la culture (y compris professionnelle) associée à chaque langue pour comprendre les valeurs véhiculées et la construction des représentations sociales dont les mots sont porteurs ?

Les organisateurs souhaitent ouvrir ces deux jours à l’ensemble des chercheurs et doctorants intéressés par ce thème appliqué aux domaines de l’architecture et de l’urbain. Les interventions portant sur des questions de traduction, d’historicisation, de concepts seront les bienvenues.

Programme détaillé

Première journée

ENSA Paris-Belleville, salle 12

Mercredi 6 décembre 2017 de 9h à 18h

 

9h00 – Accueil des participants

9h30 – Ouverture

ISABELLE CHESNEAU, MA SHS ENSA Paris-Malaquais, ACS/UMR AUSser

1 – GENESE DES MOTS DE LA VILLE

Modérateurs : Éric Chauvier et Valérie Dufoix

Au cours de cette matinée, nous nous intéresserons à la construction des opérations de désignation. De quelle manière s’opèrent les hiérarchies entre les mots, les images et les formes ? Comment s’établissent classements, taxinomies et catégorisations ? Certains phénomènes résistent-ils à ces tentatives de désignation ?

10h00 – Face aux images de la banlieue, les mots de ses habitants

CLAIRE ALLOUCHE, DHTA, ENS Ulm et Université Paris 8

10h20 – Figures et concepts au prisme des glossaires urbains

JEAN ATTALI, Philosophe, chercheur associé UMR AUSser

10h40 Pause

11h00 – Les mots du Grand Paris Express : une expérience au sein de l’atelier des places

SOLINE NIVET, architecte DPLG, docteure en architecture, MA TPCAU (ENSA Paris-Malaquais), chercheure à l’UMR AUSser

ANTOINE FLEURY, docteur en géographie, chercheur au CNRS, UMR Géographie-cités

GERALDINE TEXIER-RIDEAU, architecte DPLG, docteure en histoire urbaine, MA HCA (ENSA Clermont-Ferrand), chercheure et co-directrice du GRF Ressources (ENSA Clermont-Ferrand)

11h20 – Structures abandonnées et mise en échec des modes de classification

TIPHAINE ABENIA, ingénieure génie-civil INSA, architecte DE, doctorante en architecture, Université de Montréal, Faculté de l’aménagement, Laboratoire d’Etude de l’Architecture Potentielle (LEAP), sous la direction de Jean-Pierre Chupin / ENSA de Toulouse, Laboratoire de Recherche en Architecture (LRA), sous la direction de Daniel Estevez

11h40Discussion

12h10 – Déjeuner 

2 – NORMALISATION DE L’ESPACE PAR LE LANGAGE

Modérateurs : Vincent Negri et Vincent Veschambre

Sept communications analyseront, ensuite, les processus de normalisation de l’espace engagés par certains marqueurs juridiques, d’une part, et par le langage du marketing, d’autre part.

13h40 – La ville du tram : vers une nouvelle lexicalité urbaine ?

BELINDA REDONDO, docteur en urbanisme, chercheur associé Lab’Urba (EUP /UPEM)

14h00 – Le concept du mot « label » : entre appropriation locale et vision internationale

MARINA ROTOLO, doctorante en architecture, IPRAUS, UMR AUSser

14h20 – Vienne, « centre historique » : notion mythifiée au service d’un développement urbain postfordiste. Une analyse sémiologique

BARBARA RIEF VERNAY, docteur en géographie urbaine (Université Paris Ouest Nanterre La Défense / Université Technique de Vienne), architecte (Université Technique de Vienne), titulaire du CAPES d’allemand

14h50Discussion

15h20 Pause

15h40 – La construction statistique de la notion de logement indigne

YANKEL FIJALKOW, PR ENSA Paris-Val-de-Seine, CRH UMR LAVUE

BRUNO MARESCA, Credoc, Sc. Po

16h00 – Langage et condition urbaine. Aménager l’espace en donnant le ton

ÉRIC CHAUVIER, anthropologue, MA ENSA Versailles, UMR AAU

LAURENT DEVISME, urbaniste, PR ENSA Nantes, UMR AAU

16h20 – Quand les mots du marketing urbain refont le territoire : de la « ville des fous » aux « châteaux dans le vignoble ». Un exemple alsacien

FREDERIC MOULENE, docteur en sociologie et Professeur agrégé de sciences sociales Laboratoire DynamE, Université de Strasbourg ; Laboratoire Elliadd, Université de Besançon

16h40 – Comprendre la ville par ses affiches de rue : les significations d’un urbanisme pluriel à Yaoundé

SALIFOU NDAM, chercheur au Centre National d’éducation-MINRESI (Cameroun), doctorant en sociologie urbaine au CRFD-SHSE de l’Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

HYACINTHE JEAN ABEGA, socio-urbaniste, Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

17h00Discussion

 

 

Deuxième journée

ENSA Paris-Malaquais, Amphithéâtre du Mûrier

Jeudi 7 décembre 2017 de 9h à 18h

 

9h30 Mot d’accueil de Luc Liogier, directeur de l’ENSA Paris-Malaquais

3 – CIRCULATION DES MOTS ET DES NOTIONS DANS L’ESPACE ET LE TEMPS

Modérateurs : Nathalie Lancret et Adèle Esposito

Nous clôturerons cette rencontre en nous attachant à la dynamique du langage, tant dans le temps que dans l’espace. Des mots se créent parfois dans une langue donnée (néologie), quand d’autres se chargent d’un sens nouveau en rencontrant de nouvelles cultures ou en évoluant au fil du temps.

9h30 – Accueil des participants

9h45 – Mot d’accueil de Luc Liogier, directeur de l’ENSA Paris-Malaquais

10h00 – Ecumenopolis. Signification descriptive et projectuelle du néologisme chez C. A. Doxiadis

LEDA DIMITRIADI, MA ENSA Paris-Malaquais, chercheure au Laboratoire ACS/UMR AUSser

10h20 – Présence des passés dans les mots grecs de la ville antique réunis par Pollux de Naucratis dans l’Onomasticon (IIe s. ap. J.-C.)

VIRGINIE MATHE, maître de conférences en histoire ancienne, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC), département d’Histoire

10h40 Pause

11h10 – Du « Stadtlandschaft » à la « ville-paysage » : migrations d’un mot-concept dans les traditions urbanistiques européennes

CORINNE JAQUAND, MA ENSA Paris-Belleville, IPRAUS/UMR AUSser

11h30 – Des espaces et des mots : Du rural au bidonville, et du bidonville à la ville formelle

MYRIAME ALI-OUALLA, architect, PhD Candidate PAVE, Centre Emile Durkheim, U-Bordeaux/ENSAPBx

11h50Discussion

12h20 – Déjeuner

14h00 – Genèse et chronologie d’une langue de l’urbanisme

LAURENT COUDROY DE LILLE, EUP, EA Laburba

OLIVIER RATOUIS, Paris Nanterre, UMR LAVUE

14h20 – Domesticating the megacity: a selection of simple terms to discuss transnational urban phenomena

FILIPPO FIANDANESE, PhD candidate, PhD programme in Architecture. History and Project, Politecnico di Torino

FRANCESCA FRASSOLDATI, Associate Professor, PhD, Politecnico di Torino

14h40 – Décoloniser l’urbanisme : interrogations autour de la notion de territoire

JENNIFER BUYCK, architecte, maîtresse de conférences, Institut d’Urbanisme de Grenoble, Laboratoire PACTE UMR 5194

15h00 Pause

15h30 – Words building cities : les mots de la ville au croisement des cultures européennes et asiatiques

ALEXANDRA PIGNOL, philosophe, enseignante en SHS, chercheure au laboratoire AMUP, ENSA Strasbourg

YANG LIU, architecte-urbaniste chez Arte Charpentier Architectes, chercheure associée à l’IPRAUS, enseignante contractuelle à l’ENSAPB

JEREMY-ALLAN HAWKINS, philosophe et poète, enseignant en SHS, chercheur associé au laboratoire AMUP, ENSA Strasbourg

CRISTIANA MAZZONI, architecte-urbaniste, professeur en Ville et territoire, chercheure associée à l’IPRAUS, chercheure au laboratoire AMUP, ENSA Strasbourg

15h50Discussion

16h20 – Conclusion des deux journées

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