19 May 2022
Comment habiter la nature sans la dénaturer ? Le projet d’habitation totale qui semble caractériser l’Anthropocène n’est-il pas incompatible avec l’idée même de nature ? L’humain serait chez lui partout, du fond des océans aux confins de l’Atmosphère. Il aurait, dit-on, laissé son empreinte à l’échelle de la planète tout entière. Les quelques espaces qui ne sont pas encore dominés par les activités humaines seraient réduits à des réserves intouchables qu’il s’agirait de préserver comme des reliques. Dans cette proposition, nous essaierons de trouver une ligne de fuite, pour penser des formes d’interactions et de coexistence avec la nature qui demeurent discrètes, respectueuses, s’apparentant davantage à une décolonisation du monde sauvage qu’à sa sanctuarisation ou son appropriation.
Virginie Maris est chercheuse (CNRS) en philosophie de l’environnement au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier). Elle travaille sur la biodiversité, les sciences de la conservation, l’Anthropocène, l’économie écologique et l’écologie scientifique. Son dernier ouvrage s’intitule La part sauvage du monde – penser la nature dans l’Anthropocène, publié au Seuil en 2018.
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