30 Apr 2024
Hélène Frichot présentera le concept troublant du ‘Plantationocène’ en situant ses effets dans l’archipel des Seychelles, où elle a récemment entrepris une ‘philosophie de terrain’. Son texte dans la collection éditée Infrastructural Love : Caring for Our Architectural Support Systems (Birkhauser 2022) place la designer dans des situations de rencontres étroites avec des objets nécessitant des soins, les exposant aux risques de telles rencontres. Avec ses coéditrices d’Infrastructural Love, elles ont postulé qu’un engagement architectural dans l’amour des infrastructures nécessite une ontologie relationnelle du soin. Elles veulent attirer l’attention sur la manière dont les infrastructures peuvent être organisées comme un bien public et environnemental, soutenant la douceur et la solidarité entre les espèces. L’infrastructure se trouve au-dessus, au-dessous et sur le sol partout où nous nous aventurons. Elles assurent les services de base de la vie contemporaine, le transport et la mobilité des personnes et des biens, ainsi que les technologies de pointe en matière de télécommunications. Les relations infrastructurelles sont le ciment sociotechnique et spatiotemporel qui soutient la vie quotidienne. En même temps, les infrastructures sont au cœur de la démarcation des territoires, de l’éruption périodique d’une géopolitique violente, de l’endurance du continuum colonial et de l’extraction des ressources naturelles. Les systèmes de soutien aux infrastructures, leurs rythmes, leurs succès et leurs échecs sont intrinsèquement ambivalents et doivent être considérés dans leur contexte.
Hélène Frichot est professeure d’architecture et de philosophie à la Melbourne School of Design de l’université de Melbourne, en Australie. Auparavant, elle était professeure d’études critiques et de théorie du genre, et directrice des études critiques en architecture, à la KTH de Stockholm, en Suède. S’appuyant sur sa formation en architecture et en philosophie, ses recherches favorisent les méthodologies de pratique créative et développent des outils conceptuels en relation avec les posthumanités féministes, le matérialisme ‘dirty’, les humanités environnementales et la théorie de l’affect. Elle expérimente des méthodologies d’écriture ficto-critique et transversale et des approches de narration environnementale, en se concentrant actuellement sur le Plantationocène. Ses publications récentes incluent Dirty Theory : Troubling Architecture (AADR 2019) et Creative Ecologies : Theorizing the Practice of Architecture (Bloomsbury 2018). Parmi les collections éditées récemment : avec Adrià Carbonell, Hannes Frykholm et Sepideh Karami, Infrastructural Love : Caring for our Architectural Support Systems (Birkhauser 2022) ; avec Marco Jobst, Architectural Affects After Deleuze and Guattari (Routledge 2021) ; avec Naomi Stead, Writing Architectures : Ficto-Critical Approaches (Bloomsbury 2020) ; avec Gunnar Sandin et Bettina Schwalm, After Effects : Theories and Methodologies in Architectural Research (Actar 2019). Et en février 2024, avec Emma Cheatle, un numéro spécial du Journal of Architecture consacré à l’héritage de l’architecte, théoricienne, éducatrice et féministe Jennifer Bloomer.
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