13 Apr 2022
La « statumanie » a envahi l’Algérie après les années 1840. Forme d’art en contradiction avec les valeurs locales, elle véhiculait des messages chargés sur le colonialisme et ses différentes missions. Des statues d’acteurs français, militaires, civils et religieux, qui avaient servi le projet colonial, sont apparues dans les espaces publics des villes du pays. À travers la discussion de diverses études de cas, Çelik retrace l’histoire de ces statues, de l’ère coloniale à nos jours, et la façon dont les Algériens ont lutté pour gérer leurs souvenirs de la domination française en mettant en évidence trois pratiques appliquées aux statues : l’effacement, la substitution et la manipulation. Elle propose que les statues coloniales étaient des marqueurs de mémoire résistants et des survivants obstinés, dotés d’une curieuse flexibilité leur permettant d’adopter et de refléter différents agendas en fonction des circonstances. Leur capacité à exprimer et à manœuvrer la mémoire collective est associée au concept de lieu de mémoire, bien qu’il s’agisse d’une notion hautement dynamique.
Présentation et discussion d’un article récent sur la postérité des monuments coloniaux « Colonial statues and their afterlives » (2019) et aussi de ses chapitres du livre, édité collectivement, Walls of Algiers (2009). Ces références sont disponibles en pdf pour celles et ceux qui souhaitent participer.
Zeynep Çelik est professeure émérite à l’Institut de technologie du New Jersey et professeure adjointe d’histoire à l’Université Columbia. Elle a notamment publié : The Remaking of Istanbul : Portrait of an Ottoman City in the Nineteenth Century (1986), Displaying the Orient : Architecture of Islam at Nineteenth Century World’s Fairs (1992), Urban Forms and Colonial Confrontations : Algiers under French Rule (1997), Empire, Architecture, and the City : French-Ottoman Encounters, 1830-1914 (2008), Walls of Algiers : Narratives of the City through Text and Image (2009 co-rédacteur), Scramble for the Past : A Story of Archaeology in Ottoman Empire, 1753-1914 (2011, co-rédacteur) Camera Ottomana : Photography and modernity in the Ottoman Empire, 1840-1914 (2015 co-rédacteur), About Antiquities : Politics of Archaeology in the Ottoman Empire (2016), et Europe Knows Nothing about the Orient : A Critical Discourse from the East, 1872-1932 (2021). Elle a été rédactrice en chef du Journal of the Society of Architectural Historians (2000-2003) et a écrit de nombreux articles sur des sujets interculturels. Elle était commissaire de plusieurs expositions, notamment « Walls of Algiers », au Getty Research Institute de Los Angeles en 2009 et elle est actuellement co-commissaire d’une exposition, « Palestine from Above », pour la Fondation Qattan, à Ramallah. Ses recherches actuelles portent sur les transformations des villes du Moyen-Orient de la fin de l’ère ottomane au début de l’ère du Mandat. La professeure Çelik a reçu de nombreux prix et bourses, notamment de la Guggenheim Memorial Foundation, de l’American Council of Learned Societies, de la National Endowment for the Humanities, le prix Giorgio Levi Della Vida et le prix Tamayouz.
En savoir plus sur l’enseignement Objets de la recherche « The Art of Living in a Damaged World »
{{title}}
Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant