Les Architectes au travail
26 May 2016
Réinventer les pratiques
Cycle de discussions
Série de présentations et de discussions pour connaître et comprendre les conditions d’exercice des architectes aujourd’hui : des trajectoires personnelles au sein de structures professionnelles en mutation, face aux transformations de l’environnement économique, social et culturel.
Jeudi 25.02 : Maxime Decommer, Une histoire de l’agence d’architecture en France, 19e – 20e siècles
Où et comment travaillent les architectes ? Agences, cabinets, bureaux ou ateliers sont autant de termes dénommant les lieux de la pratique. De nos jours, malgré son absence des textes législatifs, « agence » est le mot le plus commun au milieu professionnel pour désigner à la fois le lieu et la structure d’activité. Cette communication propose de retracer l’histoire du terme, tant de ses significations que de ses représentations. De la Révolution française à la fondation de l’ordre des architectes en 1940, elle interrogera les rapports entre l’institutionnalisation de la profession d’architecte et la définition des règles d’activité. L’hypothèse défendue sera la suivante : les principales forces du processus d’institutionnalisation de la profession (l’État, les maîtres d’ouvrage privés nés de la révolution industrielle, les associations corporatistes, l’École des Beaux-Arts, le marché de la commande architecturale) ont à la fois désigné qui pouvait être architecte, et comment exercer cette profession. Elles ont donc influencé, parfois codifié, les modes, les conditions et les méthodes de travail des acteurs du milieu qu’elles légitimaient.
Jeudi 10.03 : Isabelle Chesneau, Du salariat à l’exercice en nom propre
avec Jean Chaussavoine, Daniele Franceshian et Samuel Odic
Exercer à titre personnel ou en tant que salarié sont deux manières opposées de pratiquer le métier d’architecte. Pourtant, aujourd’hui, ils sont considérés comme complémentaires au sein des parcours professionnels des architectes.
En écho à la première discussion avec Maxime Decommer, nous chercherons, lors de cette seconde séance, avec Isabelle Chesneau, maître-assistante en SHS et responsable pédagogique de l’HMONP de l’école de Paris-Malaquais, à retracer et comprendre l’itinéraire qui mène du salariat à l’exercice en nom propre.
Si le prix de Rome a longtemps été la condition d’accès à l’exercice libéral, est-ce que le salariat constitue aujourd’hui le préalable logique et évident pour exercer une profession libérale ? S’il semble naturel de se former en agence, qu’est-ce qu’on y apprend vraiment ? Comment s’y organisent le travail, la répartition des responsabilités ? Est-ce que le choix des agences conditionne la suite du parcours ?
Pour débattre de ces questions, nous recevrons trois architectes, Jean Chaussavoine, Daniele Franceshian et Samuel Odic, afin de revenir sur leur parcours en agences et la construction de leur projet professionnel.
Jeudi 14.04 : Patrick Henry, avec Sarah Bitter : Être une architecte de 20 à 40 ans
Après ses études d’architecture, « monter » son agence, décrocher une première commande, construire sa propre maison, répondre à des concours : du rêve d’architecture à sa concrétisation, le parcours d’une jeune architecte qui, sitôt son diplôme en poche, voulait avoir construit avant 30 ans !
De la maison moderne dans Paris jusqu’aux immeubles de faubourg de la rue de Crimée, Sarah Bitter évoquera l’histoire de son agence (Metek) et discutera avec Patrick Henry des rôles de l’architecte, de leur devenir aujourd’hui, et des « étapes sur le chemin de la vie. »
Jeudi 12.05 : Sandra Parvu avec Doina Petrescu : Co-produire l’architecture avec les habitants
Dans cette quatrième séance du séminaire « Les architectes au travail », Doina Petrescu sera l’invitée de Sandra Parvu.
Architecte, docteur en études féminines à l’université Paris-VIII, Doina Petrescu est professeur d’architecture et de design activism à l’Université de Sheffield. Elle a dirigé et co-dirigé de nombreux ouvrages de référence sur les relations entre architecture et politique, parmi lesquels les plus récents sont The Social (Re)Production of Architecture (2016), Trans-Local-Act: Cultural Practices Within and Across (2010) et Agency: Working with Uncertain Architectures (2009). En 2001, Doina Petrescu a initié à Paris avec Constantin Petcou l’Atelier d’architecture autogérée (AAA), un réseau interdisciplinaire qui développe des ‘stratégies’ et des ‘tactiques’ de recherche et d’intervention dans la ville, au croisement de multiples points de vue, incluant urbanistes, chercheurs, activistes et habitants.
La rencontre a pour objectif d’interroger le montage, le rôle et la place de cette agence qui s’inscrit par sa relation à la commande architecturale en marge des modèles plus communément répandus dans la profession. Elle s’attachera également à discuter la façon dont cette pratique dite alternative suscite aujourd’hui un intérêt croissant dans les centres de pouvoir aussi bien industriels qu’universitaires.
Sandra Parvu est architecte et docteur en études urbaines (EHESS, Paris). Elle est chercheur dans le laboratoire Architecture Anthropologie (LAVUE UMR 7218) et enseigne à l’ENSA Paris Val de Seine. Ses recherches construisent une approche anthropologique et historique aux pratiques architecturale, paysagère et urbaine. Elle est l’auteur de Grands ensembles en situation. Journal de bord de quatre chantiers (Mētispresses, 2011).
Jeudi 26.05 : Patrick Henry avec Paul Vincent : Inventer une pratique architecturale vertueuse
Dans cette cinquième et dernière séance de ce semestre du séminaire « Les architectes au travail », Paul Vincent sera l’invité de Patrick Henry.
Architecte, architecte DPLG, féru de mathématiques et de sociologie urbaine, Paul Vincent a fondé en 2015, ARCHITECTURE PAUL VINCENT qui est une agence d’architecture, de conseils et de développements de produits innovants.
Partenaire de Renzo Piano Building Worshop depuis 1983, il a dirigé de nombreuses équipes pluridisciplinaires avec la volonté de développer des projets vertueux dans tous les sens du terme.
Paul Vincent a été responsable d’au moins 12 projets innovants de l’agence Piano, en particulier les extensions du Centre Pompidou, l’Institut de Recherche Musicale IRCAM à Paris, l’unité optronique Thomson à Guyancourt, le Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa. Il a aussi été chef de projet pendant 20 ans de la Cité Internationale à Lyon, de la Maison Hermès à Tokyo, des abris familiaux aluminium de Villejuif, du Monastère des soeurs Clarisses dans le cadre de la réhabilitation de la colline de Ronchamp et la fabuleuse chapelle de Le Corbusier.
Du premier au plus récent, chaque projet a été le support d’inventions à succès, de dépôts d’ATEx, d’avis techniques, de brevets avec l’appui du CSTB et de multiples partenaires.
Depuis la création de sa propre agence, Paul Vincent enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon où il dirige, avec Estelle Morlé et Emmanuel Ritz, le Master « A la recherche d’une Architecture Vertueuse » en lien avec les Grands ateliers de l’Isle d’Abeau et de nombreux partenaires privés et publics.
La rencontre a pour objectif de comprendre comment on (re)devient architecte après avoir été le partenaire de Renzo Piano durant de nombreuses années. Quels enseignements en tire-t-on pour sa propre pratique et quel rapport entretient-on avec une commande forcément moins « prestigieuse » ?
L’expérimentation, l’invention occupe une place déterminante dans la pratique de Paul Vincent. Comment s’articulent-elles avec la transmission et l’enseignement ?
Au travers de la discussion, on cherchera à comprendre quelles sont les pistes de développement de cette pratique vertueuse dans un contexte économique tendu et des modes constructifs de plus en plus normalisés.
Patrick Henry est architecte, urbaniste, enseignant à l’ENSA de Paris Malaquais dans le département VAT.
à 18 h 30 au RDC du bâtiment Lenoir, 14 rue Bonaparte 75 006 Paris
Entrée libre sur inscription par mail à communication@paris-malaquais.archi.fr
Série de présentations et de discussions pour connaître et comprendre les conditions d’exercice des architectes aujourd’hui : des trajectoires personnelles au sein de structures professionnelles en mutation, face aux transformations de l’environnement économique, social et culturel.
Jeudi 25.02 : Maxime Decommer, Une histoire de l’agence d’architecture en France, 19e – 20e siècles
Où et comment travaillent les architectes ? Agences, cabinets, bureaux ou ateliers sont autant de termes dénommant les lieux de la pratique. De nos jours, malgré son absence des textes législatifs, « agence » est le mot le plus commun au milieu professionnel pour désigner à la fois le lieu et la structure d’activité. Cette communication propose de retracer l’histoire du terme, tant de ses significations que de ses représentations. De la Révolution française à la fondation de l’ordre des architectes en 1940, elle interrogera les rapports entre l’institutionnalisation de la profession d’architecte et la définition des règles d’activité. L’hypothèse défendue sera la suivante : les principales forces du processus d’institutionnalisation de la profession (l’État, les maîtres d’ouvrage privés nés de la révolution industrielle, les associations corporatistes, l’École des Beaux-Arts, le marché de la commande architecturale) ont à la fois désigné qui pouvait être architecte, et comment exercer cette profession. Elles ont donc influencé, parfois codifié, les modes, les conditions et les méthodes de travail des acteurs du milieu qu’elles légitimaient.
Jeudi 10.03 : Isabelle Chesneau, Du salariat à l’exercice en nom propre
avec Jean Chaussavoine, Daniele Franceshian et Samuel Odic
Exercer à titre personnel ou en tant que salarié sont deux manières opposées de pratiquer le métier d’architecte. Pourtant, aujourd’hui, ils sont considérés comme complémentaires au sein des parcours professionnels des architectes.
En écho à la première discussion avec Maxime Decommer, nous chercherons, lors de cette seconde séance, avec Isabelle Chesneau, maître-assistante en SHS et responsable pédagogique de l’HMONP de l’école de Paris-Malaquais, à retracer et comprendre l’itinéraire qui mène du salariat à l’exercice en nom propre.
Si le prix de Rome a longtemps été la condition d’accès à l’exercice libéral, est-ce que le salariat constitue aujourd’hui le préalable logique et évident pour exercer une profession libérale ? S’il semble naturel de se former en agence, qu’est-ce qu’on y apprend vraiment ? Comment s’y organisent le travail, la répartition des responsabilités ? Est-ce que le choix des agences conditionne la suite du parcours ?
Pour débattre de ces questions, nous recevrons trois architectes, Jean Chaussavoine, Daniele Franceshian et Samuel Odic, afin de revenir sur leur parcours en agences et la construction de leur projet professionnel.
Jeudi 14.04 : Patrick Henry, avec Sarah Bitter : Être une architecte de 20 à 40 ans
Après ses études d’architecture, « monter » son agence, décrocher une première commande, construire sa propre maison, répondre à des concours : du rêve d’architecture à sa concrétisation, le parcours d’une jeune architecte qui, sitôt son diplôme en poche, voulait avoir construit avant 30 ans !
De la maison moderne dans Paris jusqu’aux immeubles de faubourg de la rue de Crimée, Sarah Bitter évoquera l’histoire de son agence (Metek) et discutera avec Patrick Henry des rôles de l’architecte, de leur devenir aujourd’hui, et des « étapes sur le chemin de la vie. »
Jeudi 12.05 : Sandra Parvu avec Doina Petrescu : Co-produire l’architecture avec les habitants
Dans cette quatrième séance du séminaire « Les architectes au travail », Doina Petrescu sera l’invitée de Sandra Parvu.
Architecte, docteur en études féminines à l’université Paris-VIII, Doina Petrescu est professeur d’architecture et de design activism à l’Université de Sheffield. Elle a dirigé et co-dirigé de nombreux ouvrages de référence sur les relations entre architecture et politique, parmi lesquels les plus récents sont The Social (Re)Production of Architecture (2016), Trans-Local-Act: Cultural Practices Within and Across (2010) et Agency: Working with Uncertain Architectures (2009). En 2001, Doina Petrescu a initié à Paris avec Constantin Petcou l’Atelier d’architecture autogérée (AAA), un réseau interdisciplinaire qui développe des ‘stratégies’ et des ‘tactiques’ de recherche et d’intervention dans la ville, au croisement de multiples points de vue, incluant urbanistes, chercheurs, activistes et habitants.
La rencontre a pour objectif d’interroger le montage, le rôle et la place de cette agence qui s’inscrit par sa relation à la commande architecturale en marge des modèles plus communément répandus dans la profession. Elle s’attachera également à discuter la façon dont cette pratique dite alternative suscite aujourd’hui un intérêt croissant dans les centres de pouvoir aussi bien industriels qu’universitaires.
Sandra Parvu est architecte et docteur en études urbaines (EHESS, Paris). Elle est chercheur dans le laboratoire Architecture Anthropologie (LAVUE UMR 7218) et enseigne à l’ENSA Paris Val de Seine. Ses recherches construisent une approche anthropologique et historique aux pratiques architecturale, paysagère et urbaine. Elle est l’auteur de Grands ensembles en situation. Journal de bord de quatre chantiers (Mētispresses, 2011).
Jeudi 26.05 : Patrick Henry avec Paul Vincent : Inventer une pratique architecturale vertueuse
Dans cette cinquième et dernière séance de ce semestre du séminaire « Les architectes au travail », Paul Vincent sera l’invité de Patrick Henry.
Architecte, architecte DPLG, féru de mathématiques et de sociologie urbaine, Paul Vincent a fondé en 2015, ARCHITECTURE PAUL VINCENT qui est une agence d’architecture, de conseils et de développements de produits innovants.
Partenaire de Renzo Piano Building Worshop depuis 1983, il a dirigé de nombreuses équipes pluridisciplinaires avec la volonté de développer des projets vertueux dans tous les sens du terme.
Paul Vincent a été responsable d’au moins 12 projets innovants de l’agence Piano, en particulier les extensions du Centre Pompidou, l’Institut de Recherche Musicale IRCAM à Paris, l’unité optronique Thomson à Guyancourt, le Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa. Il a aussi été chef de projet pendant 20 ans de la Cité Internationale à Lyon, de la Maison Hermès à Tokyo, des abris familiaux aluminium de Villejuif, du Monastère des soeurs Clarisses dans le cadre de la réhabilitation de la colline de Ronchamp et la fabuleuse chapelle de Le Corbusier.
Du premier au plus récent, chaque projet a été le support d’inventions à succès, de dépôts d’ATEx, d’avis techniques, de brevets avec l’appui du CSTB et de multiples partenaires.
Depuis la création de sa propre agence, Paul Vincent enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon où il dirige, avec Estelle Morlé et Emmanuel Ritz, le Master « A la recherche d’une Architecture Vertueuse » en lien avec les Grands ateliers de l’Isle d’Abeau et de nombreux partenaires privés et publics.
La rencontre a pour objectif de comprendre comment on (re)devient architecte après avoir été le partenaire de Renzo Piano durant de nombreuses années. Quels enseignements en tire-t-on pour sa propre pratique et quel rapport entretient-on avec une commande forcément moins « prestigieuse » ?
L’expérimentation, l’invention occupe une place déterminante dans la pratique de Paul Vincent. Comment s’articulent-elles avec la transmission et l’enseignement ?
Au travers de la discussion, on cherchera à comprendre quelles sont les pistes de développement de cette pratique vertueuse dans un contexte économique tendu et des modes constructifs de plus en plus normalisés.
Patrick Henry est architecte, urbaniste, enseignant à l’ENSA de Paris Malaquais dans le département VAT.
à 18 h 30 au RDC du bâtiment Lenoir, 14 rue Bonaparte 75 006 Paris
Entrée libre sur inscription par mail à communication@paris-malaquais.archi.fr
