Genève : MétisPresses, février 2018, 240 p.
Auteur(s)
Dominique Rouillard (dir.)
Résumé
Les infrastructures disputent à l’architecture le pouvoir politique de faire image. Elles incarnent, comme elle, la puissance d’une nation et la volonté d’en prolonger l’héritage. Cette évidence doit aujourd’hui être relativisée, tant sont vacillants les contextes dans lesquels les infrastructures sont bâties, gérées ou encore transformées. Après la crise du progrès, l’effondrement des empires coloniaux ou des totalitarismes, à l’époque de la dématérialisation des technologies et de la multiplication des risques environnementaux, la question de la durée et de la représentativité des infrastructures devient toujours plus problématique. Que dire en effet de leur résistance, de leur adaptabilité ou de leur valeur de témoignage dès lors que l’aura qu’elles étaient censées représenter s’affaiblit et que l’ancrage territorial ne constitue plus une de leurs données ? En analysant des exemples d’infrastructures produites dans plusieurs contextes politiques – la dictature militaire brésilienne, le socialisme soviétique, le colonialisme d’Indochine, ou encore la démocratie participative du « capitalocène » – cet ouvrage révèle combien leur rôle symbolique se renouvelle de manière imprévisible. Il en interroge également les destins potentiels, dans la cristallisation des imaginaires politiques à venir, entre actualisations de modèles anciens et fictions postapocalyptiques. Enfin, il se penche sur la résistance qu’opposent les infrastructures aux perpétuelles mutations de la ville contemporaine, et montre dans quelle mesure elles permettent d’assurer l’ajustement entre le réel et les imaginaires qui traversent l’espace urbain.
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