Soutenance de thèse de doctorat en architecture de Natalia Petkova
15 décembre 2023 thèse ACS - ED VTT
Cycle - Année
Soutenance de thèse
Vendredi 15 décembre
14h00
École d’architecture Paris-Malaquais
14 rue Bonaparte – Paris VIe
Bâtiment Perret – salle 105
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Laboratoire de recherche : ACS – Ecole d’architecture Paris-Malaquais
École doctorale : Ville, Transports et Territoires (VTT), Université Paris-Est Sup
Directeur de thèse : Valéry Didelon (ENSA Normandie et laboratoire ACS, ENSA Paris-Malaquais)
Thèse financée par le Ministère de la Culture et la Caisse des dépôts et consignations
COMPOSITION DU JURY :
Natalia Petkova est architecte HMONP diplômée de l’université de Cambridge et de l’École des hautes études en sciences sociales. Elle a travaillé dans diverses agences à Paris et à Londres et enseigné la recherche et le projet à l’ENSA Paris-Malaquais, à l’ENSA Paris-Belleville et l’EAVT Paris Est.
RÉSUMÉ DE LA THÈSE :
La pierre. À en juger par le nombre de projets réalisés, de livres et d’articles publiés, de formations suivies, d’expositions organisées et de conférences données autour de son utilisation structurelle, cet ancien matériau de construction connait manifestement un renouveau dans l’architecture contemporaine. Aux côtés d’autres matériaux bio ou géosourcés, présentés comme des alternatives écologiques à leurs homologues synthétiques (principalement le béton, l’acier et la brique cuite), la pierre fait l’objet d’appréciations très positives de la part des professionnels de la construction et du grand public dans un certain nombre de pays d’Europe occidentale. Cet engouement pour les matériaux dits ‘naturels’ coïncide avec une évolution plus large de la manière dont l’architecture est aujourd’hui présentée, discutée et évaluée, largement inspirée par le material turn dans le domaine de material studies autour de l’an 2000. Ce tournant a vu l’intérêt pour le style, la fonction ou le contenu symbolique des bâtiments largement supplanté par l’attention portée aux matériaux dont ils sont faits, leur fabrication, usage et agency. Les professionnels comme le grand public ont en effet dorénavant tendance à privilégier les considérations sociales, culturelles, économiques et environnementales autour de la construction, de l’utilisation et de l’après-vie des bâtiments, en minimisant et en mettant parfois de côté les questions de forme – l’essence physique des bâtiments.
La thèse principale défendue dans Form follows material? est que la prise en compte du material turn dans la recherche architecturale, aussi précieuse qu’elle ait été en élargissant l’horizon des préoccupations de la discipline, a également le potentiel de remettre fondamentalement en question la façon dont nous pensons la forme. Cette recherche explore donc ce que l’utilisation de la pierre en structure fait à l’architecture contemporaine, en termes d’usages et de forme. Son objectif est moins de déduire une théorie globale de la construction en pierre massive aujourd’hui que d’induire des façons utiles de l’interpréter. Chacun des neuf chapitres représente une perspective à travers laquelle nous pouvons commencer à la situer dans l’histoire récente de l’architecture et à considérer ses conséquences pour la théorie et la pratique architecturales contemporaines. Ces perspectives ont émergé d’un travail ethnographique sur le terrain autour d’une série de projets de construction (dessinés par Atelier Archiplein, Atelier Architecture Perraudin, Aulets Arquitectes, Institut Balear de l’Habitatge IBAVI et Caruso St John Architects) en cours de réalisation en Suisse, en Espagne et en Angleterre — où l’intérêt pour le matériau est en train de se développer. La pierre est ainsi examinée dans le cadre de son utilisation à des fins structurelles — c’est-à-dire porteuses ou autoportantes — dans la construction aujourd’hui à travers : les raisons pour lesquelles on choisit de l’employer ; la logique de son approvisionnement ; l’expertise à laquelle elle fait appel ; ses prétendus fondements moraux ; le travail impliqué dans son extraction et sa transformation ; ses tendances brutalistes ; ses associations stylistiques ; et, enfin, sa capacité à durer. Sans être exhaustives ni définitives, ces perspectives ont pour but d’orienter les débats et les recherches sur le sujet à venir.
La thèse est illustrée avec des photographies argentiques de l’auteure.
ABSTRACT:
Stone. If the number of published projects, magazine features, workshops, university courses, exhibitions, and conferences articulated around its structural use is anything to go by, the age-old building material appears to be undergoing something of a revival in contemporary architecture. Alongside other bio or geo-sourced building materials, portrayed as ecological alternatives to their synthetic counterparts (mainly concrete, steel and fired brick) stone has been the object of growing enthusiasm among professionals of the built environment as well as the wider public in a number of West European countries. This enthusiasm for so-called ‘natural’ materials coincides with a broader shift in how architecture today is presented, discussed and its quality evaluated, largely inspired by the ‘material turn’ within the field of material studies around the year 2000 that saw a flourishing of interest in things, their agency, fabrication, exchange and raw matter. This shift has seen concern for the style, function or symbolic content of buildings largely superseded by an attention to the materials they are made of. It has tended to privilege social, cultural, economic and environmental considerations around the making, use and after-life of buildings, at times minimising and sidelining questions of form — the physical essence and shape of buildings.
The principal thesis defended in Form follows Material? is that the espousal of the ‘material turn’ in architectural research, immensely valuable as it has been in expanding the discipline’s horizon of concern, also carries the potential to fundamentally challenge how we think about form, its central preoccupation. The research thus set out to explore what employing stone in structure is doing to contemporary architecture, in terms of both uses and form. Its objective has been less to deduce an overarching theory of building in massive stone today than to induce useful ways of interpreting the trend as it continues to evolve. Each of the nine chapters represents one perspective through which we might begin to situate it within recent architectural history and to consider its consequences for contemporary architectural theory and practice. These perspectives have emerged out of my ethnographic fieldwork around a series of building projects in the making (drawn by Atelier Archiplein, Atelier Architecture Perraudin, Aulets Arquitectes, Institut Balear de l’Habitatge IBAVI et Caruso St John Architects) in Switzerland, Spain and England — where a critical mass of interest in the material is developing. The thesis thus considers stone used for structural — that is to say load-bearing or self-supporting — purposes in construction today in terms of: the reasons for choosing to employ it; the logic of its supply; the expertise it calls upon; its purported moral underpinnings; the labour involved in its extraction and transformation; its brutalist tendencies; stylistic associations; and finally, its capacity to last. By no means exhaustive nor definitive, these perspectives are intended to orient further debate and research on the subject.
The thesis is illustrated with analog photographs by the author.
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