Salles polyvalentes en milieu rural
2020
Auteur(s)
Marina Largeron
Enseignant(s)
Marc Armengaud, Christian Pottgiesser
Département
THP
Tout commence par un site, Centrès, une petite commune du Ségala rural d’Aveyron. Ensuite arrivent des objets dont sont suréquipées les campagnes depuis les années 70 : les salles polyvalentes. Toutes les mêmes et toutes différentes. On croirait lire des constellations, mais cette accumulation sans réelle intensité semble plutôt être le révélateur d’un problème dans le rapport de l’homme à son territoire, dans l’échelle du village et son symbolisme comme unité de développement territorial. Alors, le premier jalon du projet, c’est la création, à l’échelle de la communauté de communes, d’un Comité de Pilotage du Vide. Un réseau d’échanges se met en place dans une économie de réciprocité, permettant ainsi à des projets ne serait-ce que d’espérer exister. Le COPILV propose une expertise des vides et les met en relation : complémentarité, intelligence des filières. Des sites plus ou moins propices à la répétition (localisation, accessibilité…), à l’extraordinaire seront localisés et définiront des constellations. C’est en travaillant sur l’émiettement, le projet par la quantité que se repense le territoire, aujourd’hui encore développé par des modèles de redynamisations, des opérations « cœur de village », des recréations de centralités, non soutenables à long terme. Le territoire se déploiera grâce à un réseau, grâce à la création de chaînes de solidarité, garanties, permises et mises en place par le COPILV. L’architecte est ici déclencheur, coordinateur, et responsable du cahier des charges architecturales, si particulières en milieu rural. Il consulte, ne connait pas toutes les réponses mais sait à qui poser les questions. Les plans d’exécution se construisent avec les gens, leurs savoir-faire, leur pouvoir de faire.
Alors trois scénarios d’interventions sont proposés, tous centrés autour d’une salle polyvalente, ressource inestimable dans cette stratégie par le vide, et s’intéressent à cette idée de permettre à des bâtiments de se régénérer, d’augmenter leur durée de vie. Ils sont dessinés en trois phases : l’existant, le temps du chantier, l’après. Un pavillon de chantier, propriété du COPILV, architecture éphémère, démontable, indexée sur un gabarit routier, est la première touche. Il se déplace là où un chantier a lieu. Puis s’en va. Il ne laisse comme trace de son passage qu’un sol, la dalle de béton bouchardé qui l’accueillait dont la forme s’adapte au lieu qui vient. Il crée cette préfiguration intermédiaire, qui va faire s’engager des habitants, qui s’identifient au projet dans sa durée parce qu’ils ont participé à sa gestation. Les gens se croisent, s’emparent de l’espace avant qu’il soit sorti.
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