S’éroda la mémoire, s’érode le territoire, s’érodera la danse
Une architecture-mythe pour les mémoires de l’esclavage dans la baie de Loango
2023
Auteur(s)
Romane Madede-Galan
Enseignant(s)
Marion Emery, Georgi Stanishev, Meriem Chabani
Département
THP
La baie de Loango est un territoire de la République du Congo situé sur la côte atlantique, à 20 kilomètres de Pointe-Noire, la deuxième ville du pays. C’est là-bas que fut accueilli l’un des plus grands ports de traite africains lors du commerce triangulaire. Pourtant, il n’existe aujourd’hui plus aucune trace de ce passé dans le territoire. En parallèle, la baie de Loango est soumise à un phénomène d’érosion et disparait progressivement. Comment, en tant qu’architecte, est-il possible d’ancrer les mémoires de l’esclavage dans le présent du territoire, tout en sensibilisant sur la menace d’érosion qui s’y exerce ?
Le projet s’inscrit dans le temps de l’érosion mais de manière antagoniste. Tandis que le territoire disparait, l’architecture se dévoile peu à peu. Cette architecture présente deux programmes marquant deux vécus possibles vis-à-vis de ces mémoires. Elle est d’abord un spéos, qui est un temple souterrain tourné vers l’esclavage comme expérience fondatrice et en même temps traumatique du passé. Ce spéos renferme un théâtre, conçu comme une scène tournée vers le futur.
Mon diplôme propose des représentations possibles de ce que serait cette architecture qui n’a pas vocation à être construite mais dont la fonction est plutôt d’être. Le projet devient alors un espace mental partagé destiné à alerter sur le devenir de la baie, et à nourrir ce que Felwine Sarr nomme l’afrotopos.
Département THP, projet de fin d'études 2023, Romane Madede-Galan
