Lesbos ou le détournement d’une ile-frontière
2024
Auteur(s)
Farah Salame
Enseignant(s)
Marion Emery, Brent Patterson
Département
THP
Les cartes représentent les frontières comme des lignes figées. Notre imaginaire, lui, les perçoit à travers la figure du mur. Pourtant, le mur est l’antithèse de la frontière. Il sépare, limite, alors que la frontière est interface, entre-deux, milieu à part entière. D’après Michel Agier, « Le mur, c’est l’imitation trompeuse de la frontière. C’est comme s’il en manquait une partie. La frontière permet de s’identifier face aux autres, mais elle permet aussi d’être le lieu de la mutuelle reconnaissance, la reconnaissance de soi-même et la reconnaissance de l’Autre […] Ce qui est terrible avec les murs, c’est qu’on croit se protéger alors qu’en fait, on empêche cette double relation contenue dans la frontière. » La profusion des murs agrandit l’espace-frontière à travers des pratiques d’isolement : camps, zones de transit, centres de rétentions… Cependant, la frontière est un lieu de partage, acte fondamental qui définit l’existence de la communauté. Elle contient une ambivalence liée à la double définition du terme, diviser et mettre en commun. La frontière devient alors lieu de potentialité et de création de communauté autour d’actes et d’espaces communs.
Maps represent borders as rigid lines and our imagination envisions them through the figure of the wall. The wall, however, is the opposite of the border. It separates, confines, while the border serves as an interface, a space of sharing, a landscape. As Michel Agier puts it, “The wall is a deceptive imitation of the border. It’s as if a part of it is missing. The border allows us to identify ourselves in relation to others, but it also fosters mutual recognition—the recognition of oneself and the Other […] What is terrible about walls is that we believe we are protecting ourselves when, in reality, we are obstructing this dual relationship inherent in the border.” The proliferation of walls expands the border space through practices of isolation: camps, transit zones, detention centers…
Yet, the border is a place of sharing, a fundamental act that defines the essence of the community. It embodies an ambivalence it divides and it brings together. Thus, the border becomes a site of potential, a cradle of community, formed around shared acts and common spaces.
{{title}}
Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant