21 Apr 2022
Cette 3e journée d’étude d’histoire de la construction est organisée par le laboratoire GSA de l’ENSA Paris-Malaquais, sous la responsabilité de Matteo Porrino, maître de conférences HDR. Les neuf conférences au programme porteront sur la transformation des façades des édifices entre la fin du XVIIIe et le début du XXIe siècle, à destination d’un public d’étudiant·e·s, doctorant·e·s, chercheur·e·s des écoles d’architecture et d’ingénieurs et, plus largement, des membres de la communauté académique parisienne.
Intervenant·e·s :
Henry Bardsley, Jean-François Belhoste, Anna Maria Bordas, Karen Bowie, Anne-Laure Carré, Hugh Dutton, Hisham Elkadi, Nadja Gaudillière, Boris Hamzeian, Raphaël Ménard, Miquel Peiro, Matteo Porrino, Marie Roger-Chantin.
Présentation de la journée d’étude :
C’est avec l’apparition au cours des années 1780 en Angleterre du squelette porteur formé de colonnes en fonte et poutraisons de plancher complétées par des voûtains en briques, et accompagné d’un efficace système de contreventement, que les murs périmètraux des bâtiments à plusieurs étages commencent à se transformer en cloisons moins épaisses.
Durant le XIXe, le perfectionnement des techniques constructives et les développements de la science des structures offrent des réponses pertinentes aux problèmes posés par la mise en place des nouveaux programmes architecturaux. La composition des façades en est bouleversée. Les progrès de la fabrication du verre plat permettent d’y multiplier et d’y élargir les vides et ceux des matériaux structurels d’amincir autant que possible les pleins. C’est sur cette base que sont développés, par exemple à Chicago et à New York, les immeubles dits de grande hauteur ou gratte-ciels.
Au XXe siècle, la trame de la structure porteuse, exprimée par des lignes verticales et horizontales, scande les façades modernes, complétées par des panneaux de remplissage opaques ou translucides. Le discours architectural promeut des solutions poussant vers le dessin abstrait et seconde par là même la diffusion de la préfabrication, notamment avec la généralisation des murs-rideaux.
Les formes non standards apparues depuis une trentaine d’années, tout comme l’emploi du verre structurel et du verre cintré, effacent ainsi graduellement de la façade toute trace de la structure principale quand celle-ci est reléguée derrière l’enveloppe. Elle est en revanche mise en scène occasionnellement avec l’adoption de solutions sous forme d’exosquelette. Dans les deux cas, la transparence et la dématérialisation apparente des édifices sont accentuées par l’élargissement des surfaces vitrées et par la complexité des géométries adoptées. Conjointement les façades sont envisagées comme le lieu des échanges physiques avec l’environnement extérieur.
Satisfaisant déjà pleinement aux exigences thermiques (RE2020), de résistance aux incendies (EN13501-1) et parasismiques (NFEN1998-1), l’enveloppe du bâtiment focalise depuis une quinzaine d’années les recherches récentes ayant pour objectif de parvenir à des réponses améliorées vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux de l’industrie de la construction.
Des façades dites intelligentes ou adaptives, pouvant optimiser dynamiquement l’interaction entre intérieur et extérieur du bâtiment en contrôlant les flux d’énergie, constituent, notamment lorsqu’il s’agit des espaces de grandes dimensions recevant du public, l’expression la plus avancée de cette tendance.
C’est par une approche historique que nous entendons analyser les changements techniques et esthétiques du paysage urbain amenés par les transformations successives des façades des bâtiments. Le parcours proposé sera structuré autour de plusieurs approfondissements relatifs à des cas exemplaires dont certains n’ont fait l’objet d’aucune étude jusqu’à présent. Cependant notre objectif ne sera pas d’esquisser une quelconque classification des façades des bâtiments mais plutôt d’appréhender les raisons à l’origine de leurs transformations et de leurs multiples différenciations.
Image d’illustration : Transparence et légèreté © Tamaya Sapey-Triomphe
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