Mohammed Hadjiat est architecte D.E. (ENSAS, 2017) et docteur en histoire de l’architecture (Université de Strasbourg, 2024). Sa thèse portait sur la transformation des biens habous de Tlemcen (Algérie) en monuments historiques « nationaux », analysant à la fois les divers facteurs de cette mutation et les moyens humains et matériels mis en œuvre dans le contexte colonial. Il est lauréat du postdoctorat d’excellence de l’INHA/MESR, pour le projet « Du dessin à la restauration du patrimoine méditerranéen. Les carnets de l’architecte Edmond Duthoit (1837-1889) ». Ses recherches portent sur les chantiers de restauration et de construction au XIXe siècle. Il a co-dirigé le volume Les élèves d’Eugène Viollet-le-Duc (Presses universitaires du Septentrion, 2024) avec Bérénice Gaussuin et Florence Lafourcade.
Projet postdoctorat porté par Mohammed Hadjiat « Du dessin à la restauration du patrimoine méditerranéen. Les carnets de l’architecte Edmond Duthoit (1837-1889) » – INHA/MESR 2025
Au cours du XIXe siècle, de nombreux architectes et théoriciens se consacrent à l’étude analytique de l’ornement visant à dégager les structures géométriques sous-jacentes pour en proposer une grammaire universelle. Dans cette même dynamique, l’architecte amiénois Edmond Duthoit (1837-1889) participe à ce même mouvement de conquête du savoir ornemental, tout en le combinant à une pratique concrète de la restauration des monuments historiques. Cette dualité, à la fois théorique et pratique – héritée des réflexions de son maître Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) – met en évidence les spécificités de sa démarche dans la construction d’une pratique rationnelle de la restauration, qu’il s’agisse de monuments islamiques ou de vestiges antiques. Ainsi, ce projet postdoctoral ambitionne de mettre en lumière un pan encore méconnu de la pratique de la restauration des monuments historiques et des sites archéologiques au XIXe siècle dans le contexte de la colonisation en Algérie et des découvertes archéologiques au Moyen-Orient.